Ca rigole pas tous les jours.
Depuis Urumqi et Kashgar, j'ai déjà le sentiment d'avoir quitté la Chine, pour plonger en Asie centrale. Etape-clé de la route de la soie, cette province chinoise appartient au monde ouïgour, mais connait une « sinisation » marquée qui s'est accélérée ces dernières années. Les relations avec les Hans ne sont pas des plus pacifiques (euphémisme), et des émeutes sporadiques agitent l'ensemble de la province.
Kashgar est un point de rencontre essentiel. Sur le marché au bétail, le mouton règne en maître. Que ce soit dans les paysages ou dans nos assiettes, il restera présent tout au long de l'Asie centrale. Ras le bol des chachliks plus ou moins frais.
Bye, bye China, je quitte le territoire chinois à partir de Kashgar, en compagnie d'un couple de Français, Emilie et Benjamin (qui voyagent depuis 1 an et demi. Leur site est remarquablement tenu : http://a-tour-de-roues.fr/). Ensemble, nous rejoindrons Osh, au Kirghistan, non sans mal. Vent dans la tronche sera notre compagnon de route indéfectible ; la poisse.

La route-piste n'est pas des plus faciles (abuserai-je des euphémismes), un col à 3 200 m, mais surtout des conditions météo pas idylliques. De toute façon, un cyclo normalement constitué râle dès lors qu'il est sur sa selle. Et le plus souvent, il a toutes les bonnes raisons pour le faire : trop froid, trop chaud, trop pentu, trop plat, trop bitumeux, trop venteux, mal au ventre, au dos, aux fesses... La liste est longue ! Malgré tout, il poursuit sa route, plein d'enthousiasme pour le monde qui l'entoure, à la recherche de nouvelles aventures, prêt à relever d'autres défis.

D'aucuns nous avaient répété : "toujours tout droit, suivez la ligne droite". Conseil que nous avons d'abord scrupuleusement suivi.

Pour notre plus grand plaisir, notre nouvelle aire de jeux nous laissait une certaine latitude pour des expériences inédites.
Ceci ne nous a pas empêchés de connaître des moments de découragement, pour mieux repartir ensuite.


Sans compter que les journées ne s'arrêtent jamais tôt. Les travaux domestiques nous attendent de pied ferme dès que nous posons nos vélos.

Nos bivouacs se trouvent le plus souvent dans des endroits où la place ne manque pas.
Le vent daigne nous laisser tranquille, une fois la tente dressée. C'est plus amusant.
Nous pouvons ainsi repartir bon pied bon oeil le lendemain matin.
Et dans la bonne humeur
Les paysages traversés récompensent nos efforts


Eh oui, le Kirghistan est un peu montagneux.

Dans ces lieux quasiment vides de toute présence, nous rencontrons de temps en temps des nomades qui élisent domicile dans les yourtes pendant la courte période estivale, alors que leurs troupeaux paissent dans les immenses étendues herbeuses environnantes. Les cavaliers chevauchant fièrement leurs montures (comme nous, nos montures)viennent nous saluer.


Là, à ce moment précis, j'ai compris que la vie nomade n'était pas faite pour moi. Et j'ai décliné la demande en mariage, après mûre réflexion. Je n'ai aucun regret, de toute manière, je n'aime ni la vodka ni le koulmis (lait de jument fermenté). Sans ces deux éléments incontounables de la vie kirghize, impossible de vivre dans le pays.
En plus, je ne sais même pas monter à cheval. J'en ai eu la confirmation par la suite. Histoire à suivre dans le deuxième épisode de l'épopée kirghize.
Parfois, nous trouvons refuge à proximité des yourtes et nous installons pour la nuit.

Pas le temps de relire ce message, Internet fonctionne vraiment mal. La suite du Kirghistan viendra je ne sais pas quand.
Nous quittons demain l'Ouzbekistan pour traverser le Turkmenistan et aller en Iran. Depuis un bon moment je roule avec Marie et Guillaume, un couple de Franco-canadiens. Les voilà en plein effort.
Ciao