Présentation du projet

• Mes quatre points cardinaux


A l’est, il y a des voyages qui me nourrissent  ; à l’ouest, il y a ma vie parisienne : famille, ami(e)s, travail, sport ; au sud, il y a mon engagement dans l’associatif ; enfin, au nord, une immense envie de raccrocher tous ces bouts dans un voyage éco-sensible centré sur l’eau, à la fois constructif et ludique.

• Une quadra voyageuse au long cours

Depuis plus de dix ans, je voyage souvent seule, sac au dos : Sri Lanka, Vietnam, Birmanie (pour des durées d’un mois), Thaïlande et, en 2006-2007 en Inde et au Népal (pendant six mois). Chaque voyage me donne à voir un peu plus du monde qui m’entoure. Cette fois, l’eau sera mon fil directeur et conducteur. Voyager, c’est savoir ce que l’on quitte, mais pas ce que l’on cherche (Verlaine).

• Une soif de curiosité et de partage

Après des études d’histoire-géographie, j‘ai d’abord travaillé comme attachée de communication dans le secteur culturel, et, depuis plus d’une dizaine d’années, j’œuvre en tant que ­secrétaire de rédaction. Ma situation personnelle m’incite à ouvrir de nouveaux horizons (tant professionnellement qu’individuellement) autour de notions qui me sont chères : la rencontre, le partage, la solidarité, les autres, la nature, le sport, la diversité…

• Sportive dans l’âme et dans les mollets

à force de courir le long du canal de l’Ourcq, l’idée m’est venue d’élargir mes trajets et horizons, à travers le monde. La course étant difficile à gérer sur de longues distances, j’ai opté pour le vélo. Ce n’est pas trop compliqué mécaniquement parlant, c’est écologique ; en bref, le moyen de locomotion idéal pour se glisser partout. Mes sports de prédilection : course à pied, randonnée pédestre, natation, vélo, escalade, danse africaine, yoga m’ont permis de gagner en endurance. Partir à vélo fait appel à des qualités de ténacité et de persévérance plus qu’à la performance.

• Regarder et raconter le monde autrement

Urbaine depuis une vingtaine d’années et satisfaite de l’être, j’ai aujourd’hui envie d’une rupture qui m’amènerait à vivre dans un autre environnement. Hors aussi de mes repères habituels. Sans être ascète, je tente de repousser plus loin mes limites. Il n’y a pas une façon de voyager, je fais seulement valoir un point de vue, mon point de vue. C’est un angle que j’aimerais restituer dans un récit de voyage.


  • Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ?

Depuis des mois, je m'efforce de répondre à ces questions de base du journalisme. Mon rythme de progression n'est pas des plus fulgurants. Espérons que mes mollets viennent à bout plus aisément des difficultés de la route que mes neurones ne surmontent les effets de l'âge…
Tout de même en quelque six mois, j'ai réussi à sortir une plaquette de présentation du projet (disponible au format pdf). Qui, au final, s'avère tellement longue qu'elle vient à bout de la résistance des lecteurs les plus assidus. Je vais donc m'attacher ici à en restituer la substantifique moelle. Vous remarquerez  assez rapidement ma tendance à la digression intempestive. J'essaie de lutter au jour le jour contre cette maladie scriptuaire. Pour l'instant, en vain, je dois l'admettre.
D'abord procédons par étape, cela ne peut qu'aider à la clarté de mon propos.
  • Qui suis-je ? (suite et fin dans 18 mois)
Question ardue à laquelle je m'efforce de trouver une réponse depuis plus de quarante ans. Rassurez-vous je ne vais pas, ici et maintenant, remonter ces quarante dernières années (d'autant que j'en oublie quelques poussières). J'aurai l'occasion pendant dix-huit mois, sur ma petite reine, d'évoquer cette question sans doute cruciale, mais non déterminante (pour vous).
Alors, là, j'ai déjà perdu 50 % de mes lecteurs, mais je compte sur les pus fidèles d'entre vous pour suivre le fil tortueux de ma pensée.
Je tarde à trouver le ton approprié à l'exercice que je me propose de réaliser pendant le temps du voyage. En tant que sujet du blog et actrice du projet, je tarde à trouver la distance adéquate. Le blog reste une émanation éminemment personnelle où la subjectivité peut se décliner dans toutes ses outrances. Ma méthodologie est encore à peaufiner, mais je vous promets qu'une fois la question du “qui suis-je évacuée”, je ne m'étendrai plus sur ma personne.
D'abord, quelques photos donneront un aperçu de la chose à définir : la Delphine. Certains gloussent déjà à l'évocation de photos. D'une part je les ai précieusement sélectionnées. Ce qui m'a conduit à en rejeter de nombreuses. Mais je suis ici seule juge ! Quel bonheur !


Vous m'aurez reconnue, bien sûr. Pour ceux qui me connaissent sans enfants mais qui ne m'auraient pas vue depuis longtemps, je n'ai pas cherché à m'assurer une descendance avant mon départ bien qu'il m'ait souvent été conseillé de voyager avec des enfants : l'accueil est alors royal. J'ai bien pensé à la location, mais ça pose des problèmes au passage des frontières. Au fait, c'est moi, l'adulte. 
Je ne suis pas remontée à mes grands débuts du siècle dernier. Enfance post-soixante-huitarde, heureuse et campagnarde. Alors, pourquoi cette photo ? Pour la bouteille d'eau de source? Cohérence avec le propos initial : traiter du thème de l'eau ? Ou encore pour les bouteilles de bière encadrant celle d'eau ? Rien de tout cela. C'était juste une photo de moi disponible parmi d'autres.

• Le projet en quelques mots


J’invite les enfants accompagnés de leurs enseignants à me suivre pendant 20 000  km, sur les routes d’Asie du Sud-Est et d’Asie centrale, du Proche-Orient, du Maghreb, d’Espagne et de France, en vue d’un travail de sensibilisation autour de la question de l’eau dans le monde . Cette approche se poursuivra tout au long des kilomètres ponctués de rencontres avec les enfants des pays traversés et donnera lieu, à mon retour, à des expositions, conférences, diaporamas…

• Pourquoi l’eau ?

Si, pour nous, Occidentaux, la question se résume à ouvrir le robinet pour éprouver les bienfaits d’une eau claire et limpide, ce geste n’est, hélas, pas aussi simple pour une grande partie de l’humanité.

Bien que la question de l’eau trouve un écho de plus en plus large dans les médias, concrètement les choses évoluent très lentement puisque plus de un milliard de personnes n’ont toujours pas un accès direct à l’eau potable, ce qui au XXIe siècle peut sembler inconcevable.

Pour que les choses puissent changer, il semble essentiel d’associer les futures générations au devenir de notre planète et de leur faire prendre conscience des limites de notre environnement. Aborder la question de l’eau amène à traiter de l’environnement, mais aussi de développement durable, de géographie, d’histoire, de cultures et modes de vie.

• Une virée de 20 000 km au rythme du vélo…

Un voyage à vélo est un bon moyen pour vivre l’environnement au quotidien, le pratiquer, l’éprouver. Ce sont d’ailleurs mes voyages qui m’ont sensibilisée aux problèmes d’accès à l’eau. Le vélo est un moyen idéal pour découvrir un pays, dans sa dimension géographique et environnementale. Vivre les changements du paysage – les voir et les ressentir –, à un rythme lent, convient à l’observation des territoires et s’adapte à l’échelle humaine.

Le vélo favorisera mon immersion progressive dans un monde différent du mien. Il me permettra de m’éloigner des voies tracées, d’improviser, de m’adapter. Voyager seule provoque d’innombrables rencontres, le vélo les renforcera. J’envisage ce périple d’environ 20 000 km comme une aventure exploratoire. Et prévois de partir dix-huit mois pour revenir en France à partir de la Thaïlande, en parcourant entre 50 et 80 km par jour.

• … le long des fleuves 

Image de l’eau qui voyage ; le flux de l’eau et le rythme du vélo se combinent à merveille, tous deux symbolisent le voyage. De la source jusqu’à la mer, l’eau entame un voyage avec les hommes  : non seulement les fleuves incarnent ce périple, mais ils constituent un élément incontournable du paysage qu’ils façonnent.

Lieux de vie essentiels, les rives des fleuves sont depuis toujours attractives. Ainsi les cours d’eau nous dévoilent-ils beaucoup de l’histoire de ceux qui vivent sur leurs rivages. En les observant tels qu’ils vivent en relation avec les mouvements du fleuve, je voudrais esquisser une chronique de la vie des hommes dans leur quotidien.

Invitation eau voyage

Depuis que l'idée a germé, un temps certain s'est écoulé. Eh oui, déjà deux ans que le projet de départ ne me quitte pas. Enfin presque. Certes, il a pris le temps de revêtir toutes les formes possibles et imaginables. Pourtant, quand il a émergé de mon esprit embrouillé, je me suis imaginé que c'était l'idée du siècle. Que personne auparavant n'avait pu concevoir quelque chose d'approchant. Modeste que je suis…
Dès que je me suis penché sur la question pour préciser l'étincelle de départ, je me suis rendu compte qu'à peu près tout avait déjà été envisagé et accompli, le plus souvent, superbement. Alors, retour au point zéro? Point du tout.
L'objectif n'est pas de concevoir l'exploit, mais de mettre en place un voyage sur le long cours qui remplissait plusieurs fonctions. Dans ce tohu-bohu d'envies multiples, l'idée prévalait d'en restituer du contenu. Voyageant seule, ma façon de partager est d'associer les autres.
L'envie n'est pas seulement de voyager. Même si le voyage m'attire irrésistiblement, je désire le vivre différemment, et donc le construire aussi autrement. C'est ce que je m'efforce de réaliser depuis… quelque temps.