mardi 16 novembre 2010

Delphine, le retour. Takaya au repos et non pas aux oubliettes

Silence radio depuis un certain temps

Pour vous, il y a eu les vacances de la Toussaint. Pour moi, il y a eu les vacances au Laos : je suis allée me rafraichir à la montagne, dans le nord du pays. Depuis que la mousson a cessé, il fait de plus en plus chaud bien que ce soit l'hiver ici. Certes, le soir, tu sors ta petite laine. L'après-midi, la température approche plutôt les 35 °C.

Après avoir franchi la frontière du Laos, je suis descendue sur Luang Prabang en bateau (où j'ai d'ailleurs rencontré mes premiers cyclos : des Suisses qui revenaient de Chine) pour retrouver des amis, Alain et Monique.


Regardez bien, c'est lui sur le toit.

Le Mékong est l'axe principal du Laos (il s'étale sur 1 500 km et possède 15 affluents majeurs), c'est pourquoi vous le trouverez sur le blog photographié sous toutes ses coutures : d'en haut, d'en bas, au coucher de soleil, au lever de soleil... Vous allez en faire une indigestion du Mékong.










Accompagnée de Monique et Alain, j'ai donc abandonné Takaya à Luang Prabang dans une guest-house pour partir dans le nord du Laos (à proximité de la frontière chinoise), dans le district de Phongsali. Nous y avons fait une randonnée de cinq jours (assez difficile à organiser car le Laos développe principalement des circuits de 2 ou 3 jours). J'étudie la topographie des lieux avant d'enfourcher ma bicyclette. Et ce que je vois me fait redouter le pire.
En bus, il nous a fallu 2 jours (6 heures + 9 heures) pour arriver à Phongsali.

Pas toujours facile d'y trouver sa place





Mais, au final, le spectacle est toujours assuré.












Les montagnes et les hauts plateaux occupent environ 70 % du Laos. Les voies de communication ne sont pas très nombreuses, ce qui m'évitera de me tromper de route. Les moyens de transport sont lents (beaucoup de routes sont en cours de construction) et les infrastructures rudimentaires. L'option (assez fréquente, surtout en montagne), c'est la piste. Je n'ai pas encore testé à vélo, mais ça promet.
Ancien royaume du "million d'éléphants" (je n'en ai aperçu qu'un, et de loin, jusqu'à présent), le Laos est un pays peu peuplé (6 millions d'habitants). Bien qu'il fasse partie des Etats les plus pauvres de la planète, on n'y voit pas de véritable misère. Malgré tout,après la Thaïlande, la différence de niveau de vie est flagrante. Les paysans, majoritaires à 70 %, subviennent à leurs propres besoins.
La vie y est rude, ce dont nous avons pu nous rendre compte lors de notre randonnée. Nous avons traversé des villages éloignés de tout (accès à l'eau difficile, souvent pas d'électricité, absence de dispensaire).
Les femmes participent aux travaux agricoles (elles vont chercher de quoi manger) : elles quittent le village tôt le matin pour ne revenir qu'à la fin de la journée et préparer le repas du soir. Les hommes sont plus présents dans les villages et s'occupent beaucoup des enfants. Ils sont aussi sollicités pour les travaux de coupe d'arbres dans la forêt.






Les enfants sont souvent en charge des corvées d'eau






Les animaux sont très présents dans les villages, notamment les cochons qui nettoient les lieux en mangeant tout ce qui se présente à eux. J'ai oublié de préciser qu'il n'y avait pas de toilettes dans les villages ! Pas gênant le soir venu, mais c'est plus compliqué le matin de trouver un endroit paisible pour aller aux toilettes ; la forêt n'est pas forcément toute proche. Voilà le genre de problème essentiel auquel je suis confrontée au quotidien ! Les poules, les chiens et beaucoup de poussière complètent le tableau.




Fait surprenant : les villages possèdent tous une école primaire. Les choses se compliquent pour après : les enfants doivent aller plus loin. L'accueil des enfants est souvent chaleureux : ils ont envie de se voir en photo. Nous sommes allés rendre visite à une école. L'autorité du maître semble incontestée : les enfants ne bronchent pas.





Nombre de villages (construits en hauteur) que nous avons traversés sont habités par les Akhas (minorité ethnique importante dans cette région). La diversité ethnique règne au Laos : le pays comporte quelque 68 groupes ethniques qui se distinguent par l'altitude à laquelle ils se sont implantés.









Le trek, en résumé
Au programme : montagne, jungle, village akha et rivières (25 en une journée + 15 le lendemain), bananeraies (propriétés des Chinois). Mieux vaut oublier les chaussures de marche et adopter la tong.









Mais aussi les marchés où décidément on trouve de tout. Je suis tombée face à face avec une femme qui avait un rat à la main qu'elle s'apprêtait à "dépoiler" (pourquoi pas, il y en a tellement ici, autant qu'ils servent à quelque chose)...








Et voici d'autres animaux non identifiés.



Vous reconnaîtrez sans problème un écureuil, que nous avons mangé le soir même. Je ne me suis pas précipitée sur le plat servi en commun. Il n'y a pas grand-chose à manger, et la viande est élastique.



Les chauves-souris se mangent aussi. J'ai pu retrouver tout ce beau monde sur les étals des marchés, parfois dans mon assiette. Finalement, c'est pas mal d'être végétarien. Le guide nous disait que l'on mangeait aussi des chiens, comme au Vietnam. La nourriture est moins abondante qu'en Thaïlande : l'essentiel est de se nourrir. Riz gluant ou noir (chez les akhas), poissons, épinards (en fait des algues récupérées dans les rivières), cacahuètes constituent la base des repas. Les petits-déjeuners sont des repas comme les autres, peut-être même plus copieux.



J'allais oublier leur boisson : le lao lao (alcool de riz proche de l'eau de vie) est servi dès le petit-déj' (et toujours par deux). Comment commencer une journée de marche dans la bonne humeur ! C'est, bien entendu, mal vu de refuser. Les hommes en boivent beaucoup , le chef du village l'appréciait tout particulièrement.
La vie autour de la rivière permet aux femmes de préparer à manger, de nettoyer leur linge, de se laver, d'y préparer les animaux tués, comme cette poule...







Un astucieux système d'hydrolienne sur les rivières permet d'avoir l'électricité dans ces lieux isolés.



Sans oublier de temps en temps, un temple par çi par là, un coucher de soleil, ou mieux encore les deux associés!





Voici en très raccourci les 15 jours passés sans mon vélo : il est frustrant de n'en donner qu'un aperçu aussi rapide et peu documenté. Je me suis régalée au niveau de la marche, pas toujours facile. Notre guide était fatigué au terme de ces cinq jours.
Les conditions de vie des villageois sont difficiles et rudimentaires, notamment à cause du manque d'eau : le point d'eau se trouve souvent autour du village et non à l'intérieur de celui-ci. Dès lors que des robinets sont installés dans les villages mêmes, la vie est quelque peu facilitée.
Nos critères en matière d'hygiène ont parfois été mis à mal. Mais ce fut riche de rencontres et de découvertes.

8 commentaires:

  1. Tu as du reprendre ta monture aujourd hui et retrouver les bosses qui t attendaient.
    Nous sommes a Phonsavan ou nous sommes arrives hier et nous avons rencontre Francois. Aujourd hui nous avons visite la plaine des Jarres et ce soir nous partons de nuit en bus a Vientiane (pendant que tu dormiras).
    En bus nous avons double un couple de cyclistes au long cours et nouys avons revu le camping car du 01.
    Nous te faisons de grosses bises.
    Monique et Alain

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  2. Ah, ça y est, notre Reine de la pédale (douce, ces derniers temps) est revenue à la civilisation ! 15 jours de balade à la rencontre des peuples montagnards, quel chance !

    Sur une des photos du marché, et tu en parles, je pense qu'une des bestioles non identifiées est justement ... un toutou. Cette viande est effectivement très prisée dans cette région du monde, également au Viet Nam où il existe des restaurants spécialisés dans leur consommation, et je me suis laissé dire il y a quelques années que cet animal faisait justement l'objet d'un juteux trafic entre ces 2 pays.

    Comme Monique et Alain, que je ne connais pas mais que je salue au passage, essaie de te rendre à Phongsavan (ça tombe bien, c'est sur la route du Viet Nam) pour visiter la plaine des jarres, cet endroit est magique, et encore entouré de mystères ...

    Porte-toi bien, et à très bientôt !

    Bises

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  3. Contente de te relire !

    Florence

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  4. c'est toujours avec plaisir que je fais un tour sur ton blog...supers sympas ces photos et commentaires....
    bonne continuation.
    brigitte... from Commenchon

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  5. Avec toutes ces bonnes choses a manger, Je vais manger du vert ce soir !?
    Ça ne changera pas beaucoup!
    Et c’est plein de vitamine … toutes ces petites bêtes là ?! Y'a dopage ?!
    Même si les messages ne sont pas nombreux, on pense bien a toi.
    Profite.
    Nous attendons la suite.
    Bises.
    Olivier, Ingrid et Thelma.

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  6. Avons hâte de lire la suite, allo connections au WEB, les photos magnifiques, le trek intéressant, maintenant la descente pour le Vietnam afin d'y rencontrer Philippe et la suite du voyage bien entendu. BISOUS BISOUS

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  7. Bonjour Delphine j'espere que tu fait un bon voyage.Nous ne pouvons pas envoyé de message parce que les ordinateurs à l'école ne marche pas mais nous ne t'avons pas oublier.Je te souhaite une bonne fête.Aurevoir.


    Louis

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  8. Bonjour Delphine,

    l'écureil était il bon?
    Toute la classe pense bien à toi
    Bon voyage
    Clémentine (cm2a Alfortville)

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Invitation eau voyage

Depuis que l'idée a germé, un temps certain s'est écoulé. Eh oui, déjà deux ans que le projet de départ ne me quitte pas. Enfin presque. Certes, il a pris le temps de revêtir toutes les formes possibles et imaginables. Pourtant, quand il a émergé de mon esprit embrouillé, je me suis imaginé que c'était l'idée du siècle. Que personne auparavant n'avait pu concevoir quelque chose d'approchant. Modeste que je suis…
Dès que je me suis penché sur la question pour préciser l'étincelle de départ, je me suis rendu compte qu'à peu près tout avait déjà été envisagé et accompli, le plus souvent, superbement. Alors, retour au point zéro? Point du tout.
L'objectif n'est pas de concevoir l'exploit, mais de mettre en place un voyage sur le long cours qui remplissait plusieurs fonctions. Dans ce tohu-bohu d'envies multiples, l'idée prévalait d'en restituer du contenu. Voyageant seule, ma façon de partager est d'associer les autres.
L'envie n'est pas seulement de voyager. Même si le voyage m'attire irrésistiblement, je désire le vivre différemment, et donc le construire aussi autrement. C'est ce que je m'efforce de réaliser depuis… quelque temps.