mardi 11 janvier 2011

Le delta du Mékong, royaume du hamac

Aucun foyer n'est complet s'il ne possède son hamac. Je dois moi-même souvent résister à la tentation. Une fois posée, trop difficile de le quitter.





Parfois, ils sont à la taille des Vietnamiens. Autant dire que pour moi, il n'y a pas de problème... Pour certains Occidentaux , j'ignore comment ils peuvent s'y installer confortablement. J'entends souvent les vietnamiens me dire que je leur ressemble à cause de ma taille. En revanche, ils sont perplexes devant mon nez (grand comparé au leur). Nous sommes les "long nose". De même que ma pilosité, notamment sur les avant-bras, les fait bien rire (ils sont plutôt imberbes).




Le Mékong prend sa source au Tibet, dans l'Himalaya, à 5000 m d'altitude, parcourt 4500 km, traverse et irrigue 6 pays (Chine, Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge, et Vietnam), avant de se jeter dans la mer de Chine en déversant des tonnes d'alluvions.






Ce qui fait de lui un paradis fertile pourvoyeur en fruits (papayes, noix de coco, mangues, fruits du jacquier, ananas, bananes, durians...) et légumes d'une large partie du Vietnam.








La présence du Mékong confère au paysage une physionomie très particulière : des chenaux s'entrecoupent en tout sens. Les maisons s'organisent autour du cours d'eau mais ont souvent une double ouverture : sur le fleuve et sur terre.





Sans oublier que cette région est le grenier à riz du Vietnam.






Depuis une dizaine de jours, je suis dans le delta du Mékong, au sud d'Ho-Chi-Minh ville (ex-Saigon).



Au cœur de cette région placée sous le signe de l’eau, le Mékong ommniprésent est le nerf névralgique de la région. Tout tourne autour de lui : axe de circulation, industrie, agriculture, pêche... Toutes les activités économiques reposent sur lui. Il s'étend sur un vaste bassin fertile, le delta du Mékong, qui comprend deux bras principaux. On peut le franchir par ces ponts gigantesques, souvent de construction assez récente. Ci-dessous celui de Can Tho, grand centre du delta.









La circulation sur le fleuve est considérable. Les gros tonnages cotoyent les plus petits.








Des produits en tout genre sont ainsi transportés : bois (bambous, ci-dessous), matériaux de construction (sable, pierres), charbon. Les marchés flottants permettent de vendre les fruits et légumes.







Les chantiers de construction de bateaux sont fréquents.




Dans cet eden tout plat (génial pour la cyclo que je suis) et verdoyant (donc pas monotone), j'ai retrouvé Philippe, un ami, avec lequel j'ai visité une charmante bourgade (Tra Vinh), à l'écart des circuits touristiques (ça fait un moment maintenant que je ne rencontre plus touriste qui vaille).

Avec plaisir, j'ai redécouvert les pagodes. Cela faisait un moment que je n'en avais visitées. Celles-ci sont d'influence khmere.








Avec ses dragons



Ses balais




Sa Belle au bois dormant. Ah non, c'est un Bouddha






Ses moines






Ses éléments non identifiés






Le sud est fortement marqué par l'empreinte khmere que je découvrirai pleinement au Cambodge. Même le physique des gens en porte la marque. Au cours de cette balade, deux fillettes nous ont accompagnés ; elles témoignent des types de physique différents.





L'accueil des locaux n'a cessé de nous surprendre ; nous avions l'impression de pouvoir être invités à chaque maison. Que de sourires et de bonjours échangés. Philippe parle un peu vietnamien, ce qui a le mérite d'ouvrir encore plus les portes. En outre, il prend des photos superbes (des portraits de gens admirables). Il m'a renvoyé quelques photos pour alimenter mon blog.









Il y a quelques années les maisons traditionnelles étaient comme celle-ci, construites avec les feuilles de cocotier séchées. De plus en plus, elles sont bâties en dur.






On y accède parfois par des ponts en bois précaires, comme celui-ci que j'ai dû emprunter, car j'ai été chaleureusement accueillie par les parents d'un ami vietnamien. Je mettais cinq minutes à chaque fois que je devais traverser. Le calme ici rompt avec l'agitation urbaine. C'est le seul endroit où le cocorico remplace le klaxon de la circulation.







Lors de mes pauses pour prendre un jus de canne à sucre ou manger un ananas ou une mangue... les attentions des vendeurs ne manquent jamais. On m'offre régulièrement un petit quelque chose. Ce qui n'était pas le cas au nord du pays.



On ne ménage pas non plus les sourires. Les "hello" fusent de partout, suivis de "What is your name, where do you come from, how old are you...". Ici, ce sont les personnes qui réclament d'être prises en photo.






Complètement séduite par la région, j'ai du mal à quitter ce lieu plus chaleureux et convivial que le reste du pays. Une mention spéciale pour cet endroit curieusement déserté par les touristes.

Si vous avez eu la chance de vous délecter de la galette des rois (qui me manque un peu, je dois l'admettre). Moi, j'ai les frangipaniers. J'adore.



Pour toutes ces raisons décrites en images ci-dessus, j'ai aussi eu du mal à sélectionner les photos. Il y en a vraiment beaucoup. Le choix s'est avéré délicat. Autre fait à signaler, j'ai perdu mon klaxon jaune (enfin, il ne m'en reste qu'un morceau) qui faisait tout l'attrait du vélo. Pas une raison tout de même pour me séparer de Takaya, bien que la concurrence soit rude et les propositions nombreuses. Les vélos électriques ont vraiment la cote, ils se répandent rapidement à travers tout le pays.



Bien que le costume traditionnel des étudiantes soit très seyant, je me limite à ma tenue crade de cycliste au long cours, qui a le mérite d'être "confortable". Sauf quand je joue à la touriste où je la troque pour m'habiller en fille. Une fois n'est pas coutume.




Je n'ai toujours pas profité de plages pour me baigner, j'apprécie davantage ses couchers de soleil sur la mer de Chine. End of Mékong...



Pourtant, je dois reprendre la route. Un nouveau pays m'attend : le Cambodge. Aussi difficile soit-il, le départ est inéluctable. Merci à mon père Noël, qui, au passage, m'a gratifié d'une certaine pompe à vélo qui m'a regonflée à bloc (merci Xavier) et de lunettes de soleil (merci soeurette) qui me permettent d'y voir plus clair. Je suis désormais garnie de belles auréoles autour des yeux.





14 commentaires:

  1. Dans quel pays est tu?

    Swann

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  2. Les pays que tu visite sont magnifique.
    combien de kilomètre as-tu parcouru?

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  3. Coucou ,
    je voulais te demander combien pour le moment u as parcouru de km ? Je te souhaite un bon courage pour la suite et je te fais de gros bisous!!!

    astrid

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  4. coucou Delphine c'est Blandine je voulais tout d'abord te dire que tes photos sont très jolies.Je voulais te dire aussi: combien as-tu fais de km pour l'instant? j'espère que tu vas me donner une réponse.Je te souhaite bon courage pour la suite et aussi plein de gros bisous!!! a bientôt
    blandine

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  5. Je réponds en commentaire à Blandine, Swan, Astrid et l'inconnu, ce sera plus simple. Pour l'instant, j'ai parcouru exactement 3764 kms. Et j'ai passé 262 heures sur mon vélo. Voilà pour les chiffres.
    Je suis encore au Vietnam, après-demain, je passerai au Cambodge. Je suis à 6 kms de la frontière.
    En gros, j'ai effectué 1000 kms en Thailande, 1000 kms au Laos, et 1500 au Vietnam (où j'ai passé plus d'un mois).
    Delphine et sa monture Takaya

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  6. Contente de te lire ma Delphine ! 3700 km ! Waouh...

    Florence

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  7. C'est un conte de Noël que tu as écrit.
    Mais nous voulions savoir; Takaya n'est-il pas trop désemparé sans sa parure jaune qui ornait son guidon comme une fleur que tu venais de lui cueillir?
    Monique et Alain

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  8. Fifine,

    Je suis heureux de voir que tu auras finalement conservé tout au long de tes balades dans le delta cette bonne impression sur laquelle nous étions restés à tra Vinh.

    C'est vrai, c'est quelque chose que l'on entend souvent de la bouche des voyageurs qui parcourent le Viet Nam, les habitants du sud sont plus chaleureux que ceux du nord. Ceci s'explique probablement par le fait qu'au sud, ils sont au contact des étrangers depuis bien plus longtemps, d'ailleurs il n'y a qu'à comparer les deux grandes villes que sont Ho Chi Minh ville, au sud (toujours appelée Saigon par les gens du sud qui n'ont jamais accepté ce changement de nom) et Hanoi au nord. On a l'impression que Saigon a 15 ans d'avance, même si depuis quelques années, ce retard est en train d'être comblé, entre autre grâce aux devices apportées par les "Viet kieu", ces vietnamiens ayant quitté le pays entre la chute du régime en 75 et le début des années 80, généralement contraints et forcés d'embarquer sur des coquilles de noix après s'être fait depouiller du peu qu'ils avaient par des focntionnaires corrompus. Ces mêmes vietnamiens sont aujourd'hui autorisés à revenir au pays, le gouvernement ayant bien compris son intérêt : Ils investissent massivement dans l'hôtellerie, la restauration, bref, ils font du business ...

    Bises, et ... bonne continuation vers le Cambodge !

    Philippe

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  9. Contente d'avoir de tes nouvelles et de remarquer que la visite de Philippe t'a fait beaucoup de bien au moral.Tu fais un parcours remarquable, bravo pour les KM parcourus et surtout pour les splendides photos,(Pat trouve que tu as fait le bon choix pour ton appareil photo)Félicitations et bon courage pour l'avenir.
    Sandrine

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  10. Salut Delphine
    je suis verte quand je vois tes photos, elles sont superbes! C'est bien que tu es des visites de "copains-touristes", j'imagine que ça te rebooste pour avaler des kms suplémentaires. Moi, j'ai investi dans la galette… je ne sais pas pourquoi…
    Bises, à bientôt
    Cécile

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  11. C'est vrai qu'elles sont superbes, tes photos.
    Tu portes un regard bien particulier sur ce qui t'entoure, tes cadrages sont soignés, et je constate que malgré tes récentes douleurs au mollet, tu ne t'es pas départie de ton humour !

    Continue à nous régaler !

    (Remember) Minh

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  12. Et faignasse, ça fait 15 jours que tu ne nous parles pas!!!!

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  13. Bonjour Delphine,

    Les élèves de CE2 de Lasalle suivent toujours avec beaucoup d'intérêt ton magnifique périple. Merci de nous faire voyager à distance! Bon courage pour la suite et profite bien de ces moments inédits.
    Bises, Marie-Laure

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  14. Bonjour Delphine,

    Tout Accueil Laghouat se joint à moi pour te souhaiter une bonne année, certes avec retard. Merci pour ces superbes photos et c'est avec joie que nous avons de tes nouvelles.
    Bonne continuation, grosses bises.
    Claude

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Invitation eau voyage

Depuis que l'idée a germé, un temps certain s'est écoulé. Eh oui, déjà deux ans que le projet de départ ne me quitte pas. Enfin presque. Certes, il a pris le temps de revêtir toutes les formes possibles et imaginables. Pourtant, quand il a émergé de mon esprit embrouillé, je me suis imaginé que c'était l'idée du siècle. Que personne auparavant n'avait pu concevoir quelque chose d'approchant. Modeste que je suis…
Dès que je me suis penché sur la question pour préciser l'étincelle de départ, je me suis rendu compte qu'à peu près tout avait déjà été envisagé et accompli, le plus souvent, superbement. Alors, retour au point zéro? Point du tout.
L'objectif n'est pas de concevoir l'exploit, mais de mettre en place un voyage sur le long cours qui remplissait plusieurs fonctions. Dans ce tohu-bohu d'envies multiples, l'idée prévalait d'en restituer du contenu. Voyageant seule, ma façon de partager est d'associer les autres.
L'envie n'est pas seulement de voyager. Même si le voyage m'attire irrésistiblement, je désire le vivre différemment, et donc le construire aussi autrement. C'est ce que je m'efforce de réaliser depuis… quelque temps.