dimanche 31 octobre 2010

1 000 kilomètres, ça n'use même pas

Eh oui, la frontière est presque franchie (demain, 1er novembre), mais je m'attarde en Thaïlande, parce que c'est tellement bien. Et puis, je ne sais pas ce que je vais trouver après. Enfin si, le Laos...

Ce passage frontière est l'occasion de faire un petit bilan de mon premier mois à vélo, premier pays...
La dernière fois que j'ai écrit sur ce blog, j'étais à Chiang Rai, où j'ai passé quelques jours. J'en ai profité pour faire un tour dans une ville située à une soixantaine de kilomètres de là : Mae Sai (n'est-ce pas Philippe). Cette ville est à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande. J'ai d'ailleurs pu ainsi prolonger mon visa de 15 jours, même si je n'en avais pas vraiment besoin. J'ai du coup tout mon temps pour rester un peu plus. Ce dont je profite.
A mes heures perdues, je fais des livraisons, le poids ne me fait plus peur.



Je ne suis restée que quelques heures en Birmanie : il y a un grand marché juste après le poste-frontière, mais très vite, on sent que le niveau de développement de ces deux pays n'a rien à voir. L'état des routes, des bâtiments, des infrastructures est plus rudimentaire en Birmanie. Les vendeurs (surtout de cigarettes) nous sollicitent à tout moment, alors qu'en Thaïlande, cette sollicitation n'existe pas du tout (c'est même surprenant).

Le "fard à joue" c'est du tanaka, crème solaire locale. On l'utilise en Birmanie, pas tellement en Thaïlande.



Si je dois penser à une reconversion professionnelle, pourquoi pas!


Le passage à cette frontière ne s'imposait pas vraiment, mais bon. J'en ai quand même profité pour visiter une stupa. La Birmanie regorge autant de pagodes, temples, stupas que la Thaïlande. Elles sont fréquemment recouvertes d'or en Birmanie.

Accompagnée par une jeune Birmane qui tenait absolument à me faire profiter de son parapluie-ombrelle.


L'objet indispensable dont je n'ai pas parlé : le paratout (protège autant du pluie que du soleil). S'utilise en toutes occasions.


Après cette longue pause à Chiang Rai, je me suis tout de même décidé à reprendre ma monture (Takaya, et non pas Tralalère). Tout content de reprendre la route pour une étape d'environ soixante-dix kilomètres, toujours plus au nord, légèrement est (facile pour la boussole), avec son câble de dérailleur revu (il avait connu quelques défaillances en montagne).

Alors que je cherchais un endroit où grignoter quelque chose, j'ai été interpelé par des personnes m'invitant à partager leur repas. C'était visiblement une réunion familiale. Pas sûre. Et ce n'était pas un resto, mais ils m'ont invitée. J'ai aussi joué au bingo. Ils ne voulaient plus me laisser partir. J'ai aussi mangé un truc qui était tellement hot (épicée) que même eux ont eu du mal à l'avaler. En plus c'était pas bon du tout (ça sentait le poisson pourri).

Quelle ingrate

J'ai quelques vidéos mais que je ne peux pas mettre car elles sont trop lourdes. J'essaie de filmer moins longtemps.
Je me suis arrêtée à Chiang Saen, sur le bord du Mékong. Le voilà qui rentre enfin en scène, ce fameux Mékong, qui est à l'origine de mon projet de voyage.







Séduite par le calme de la ville, j'ai décidé d'y rester une journée de plus. Le lendemain, j'en ai profité pour visiter Sop Ruak (à 10 km), au centre du Triangle d'Or et à la confluence de deux fleuves : Nam (eau en Thai) Ruak et le Mékong et de trois pays : la Thaïlande, le Laos et la Birmanie.




Cette région est connue pour le trafic d'opium qui se pratiquait (et se pratique encore) entre les trois pays. Il existe une maison de l'opium que j'ai visitée qui retrace l'histoire de cette substance qui génère de copieux dividendes à la Birmanie, notamment. Depuis quelques années, la Thaïlande s'est attaquée à la question en détruisant la culture de pavot, souvent pratiquée dans ces zones de montagne par les minorités ethniques, représentées essentiellement par les Karen, Hmnong, Lisu, Mien, Akha...
Le tourisme dans ce coin de la Thaïlande est devenu tellement florissant qu'on dit qu'il aurait remplacé les devises nées du commerce du pavot. La ville de Sop Ruak s'est avérée très intéressante, en ce moment il y a très peu de touristes occidentaux. La période est calme, et reprendrait pour novembre-décembre. Il faut que j'en profite. Quelques temples à visiter (comme il se doit), pas de marché (étrangement). C'est davantage une bourgade qu'une ville.









Il m'a fallu quitter ce coin tranquille pour poursuivre ma route, et aller à la ville frontière : Chiang Khong (dernière ville avant de passer au Laos). Les quelque soixante kilomètres qui m'en séparaient ont été à nouveau sportifs. Dur, dur. Avec un vélo en état de marche, c'est mieux. Les montées restent des montées. Cette fois j'ai parcouru ces paysages vertigineux en écoutant "Au détour du monde" (France Inter), c'est mieux que "L'économie en questions" (France Culture) ; cela dépend surtout des circonstances dans lesquelles on écoute ces émissions de radio !

J'ai regretté les bords de Loire, plus plats que ceux qui longent le Mékong. J'ai bêtement cru que la route serait facile dans la mesure où je suivais plus ou moins le fleuve. Que nenni. Ici, on suit les fleuves de haut, sur des chemins qui montent et qui redescendent aussi vite. Epuisant, je l'admets. Il faut être maso pour faire du vélo, me faisais-je la réflexion hier. Tu mets dix minutes à effectuer un parcours que tu redescends en moins d'une minute, pour remonter de quelques mètres à chaque fois.





Enfin, là encore j'ai trouvé le réconfort en arrivant : une douche, une guest-house agréable, des fruit-shake, des massages (rien d'érotique, plutôt version énergique voire je ne me relèverai jamais une telle épreuve). Je reste une journée de plus, pour alimenter un peu aussi le blog. Une vie de patachon en quelque sorte.




A mon image, il paresse au soleil


Et là, c'est moi. je deviens très narcissique. Si vous vous penchez bien, vous verrez la paille du fruit-shake


J'ignore comment je pourrais l'alimenter du Laos. Ce sera sans doute plus difficile qu'ici, où les connections wi-fi sont monnaie courante.
Le programme pour les jours à venir, vous n'allez pas y croire.
Un passage frontière, suivi d'une descente en bateau sur le Mékong pendant deux jours. Je vais ainsi rejoindre des amis à Luang Prabang (2e ville du Laos) pour partir avec eux en randonnée dans les montagnes du nord, où se trouvent les minorités ethniques dont je parlais précédemment. Alors, pas de vélo pendant un certain temps, et sans doute pas de blog. Peut-être quand même à Luang Prabang avant de m'absenter.
Takaya vous embrasse
Je prépare pour bientôt un topo spécial Thaïlande, disponible dans tous les bons kiosques, ou sur demande. J'ai la flemme de me relire. J'ai pu voir que je laissais des fautes ; pour une secrétaire de rédaction, c'est pas génial. Je compte sur votre indulgence.

4 commentaires:

  1. Un petit coucou de France. Je suis avec plaisir ton périple ! Pleins de bisous ! Mathieu (CR jeudi Restos) !

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  2. Je m'exerce à faire un comment! voir si cela marche, car pour le moment je n'arrive + à imprimer pour tes parents, drole! Espérons que nous pourrons tj te suivre au LAOS, il doit y avoir des possibilites, combien de temps le treck? Bises à Alain et Monique LECOURT de la part de la soeur de MARIE JO

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  3. Hello Delphine!
    ça fait longtemps que je ne t'avais pas adressé un petit coucou mais j'ai eu un gros périple dans ma cuisine qui m'a bien occupé!
    Heureusement que tu es là pour m'aérer et attiser ma curiosité. Tout à l'air de bien se passer, c'est super, je bave réellement devant mon ordi. I would like to be a strong woman too!
    A bientôt!
    Bises
    Cécile B
    PS: t'aurais pas un peu grossi?

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  4. coucou delphine,
    c'est astrid de la clsse d'alfortville (alexia).Desolée on n'a plus internet à l'école (normalement il y a quelqu'un qui vient pour réparer aujourd'hui )
    donc du coup on ne peut plus t 'écrire de messages et c'est pour ça qu'on le fait de chez nous .
    tu est vraiment très courageuse !
    Bon courage et bon voyage !!!
    astrid

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Invitation eau voyage

Depuis que l'idée a germé, un temps certain s'est écoulé. Eh oui, déjà deux ans que le projet de départ ne me quitte pas. Enfin presque. Certes, il a pris le temps de revêtir toutes les formes possibles et imaginables. Pourtant, quand il a émergé de mon esprit embrouillé, je me suis imaginé que c'était l'idée du siècle. Que personne auparavant n'avait pu concevoir quelque chose d'approchant. Modeste que je suis…
Dès que je me suis penché sur la question pour préciser l'étincelle de départ, je me suis rendu compte qu'à peu près tout avait déjà été envisagé et accompli, le plus souvent, superbement. Alors, retour au point zéro? Point du tout.
L'objectif n'est pas de concevoir l'exploit, mais de mettre en place un voyage sur le long cours qui remplissait plusieurs fonctions. Dans ce tohu-bohu d'envies multiples, l'idée prévalait d'en restituer du contenu. Voyageant seule, ma façon de partager est d'associer les autres.
L'envie n'est pas seulement de voyager. Même si le voyage m'attire irrésistiblement, je désire le vivre différemment, et donc le construire aussi autrement. C'est ce que je m'efforce de réaliser depuis… quelque temps.