lundi 25 octobre 2010

Arrivée en fanfare à Chiang Rai

Prétentieuse que je suis. Ne me cherchez pas, j'étais devant le peloton, loin devant...



J'ai quitté Chiang Mai il y a quatre jours, pour aller à Chiang Rai, toujours plus au nord, avant de passer la frontière laotienne (un peu plus de 100 kilomètres) dans quelques jours maintenant. Les deux premiers jours étaient agréables, avec du terrain de plus en plus accidenté, et des paysages verdoyants.

Etant donné les mètres cubes d'eau qui tombent en ce moment, la végétation peut difficilement être autre chose que verdoyante. Je suis d'ailleurs très chanceuse, car jusqu'alors je ne me suis prise qu'une averse depuis le début, alors qu'il pleut quasiment tous les jours. La pluie attend gentiment que je sois bien au chaud pour déverser ses litres d'eau.




Et même des vaches, j'en ai d'autres, mieux, mais présentement, je ne les trouve pas. Le plus souvent, elles broutent sur le côté des routes. Elles nettoient en quelque sorte les bas-côtés. Ce dont je les remercie, car ce sont mes lieux de passage favoris. Hormis les vaches, les Thaïlandais entretiennent à merveille les fossés. Je croise fréquemment les ouvriers chargés d'entretenir les bordures des chaussées qui pourraient, si elles n'étaient régulièrement débroussailler, envahir les routes. Enfin, bref vous vous en moquez de l'état des chaussées, et vous avez bien raison.

Pour arriver à Chiang Rai, j'ai emprunté une petite route, signalée par ma carte (très bien d'ailleurs ma carte Michelin) comme étant pittoresque. Ce qui n'était pas un mensonge. La veille, l'étape de plus de 100 km qui m'amenait à Phrao s'était on ne peut mieux dérouler. Mon vélo en témoigne. Regardez comme il se fond parfaitement dans le paysage.



Je partais donc guillerette de bon matin. Je sonne le rassemblement entre 8H et 8H30 (vous saurez tout, je ne vous épargnerai rien de cette journée mémorable). Takaya, comme tous les matins, répond vaillamment à l'appel.



Eh oui, même les cultivateurs arrosent leur rizière de traitements divers et variés (pesticides ?)
Là, j'étais encore sur du plat, mais dès les premiers accidents de terrain, qui se manifestent tôt ce jour-là, je le sens poussif. Le dérailleur déraille. C'est grave, docteur, me demanderez-vous? Pas forcément quand on sait rétablir les réglages (ce qui n'est pas vraiment mon cas!). Surtout, j'aborde une étape pittoresque, donc difficile, et très pentue (pour les adeptes des cartes, des flêches montantes attestent de la difficulté du terrain). Et les vitesses qui me posent problème sont précisément celles dont j'aurai besoin en permanence.
Le paysage est à couper le souffle. Et moi, je me suis près de rendre l'âme. J'en peux plus de cette montée (sans mentir) qui dure environ 30 kilomètres. Les rares scooters rencontré avaient du mal à la grimper. J'ai dû m'arrêter pour pousser le vélo à plusieurs reprises. 45 kg à tirer sur une pente pareille, c'est pas forcément mieux, mais bon. Au terme d'une trentaine de kilomètres, j'ai rencontré le premier endroit où je pouvais me ravitailler. Ensuite, il y avait une alternance de montées et de descentes tellement vertigineuses que je redoutais autant les unes que les autres. Au beau milieu d'une montée, alors que je désespérais de reetrouver jamais un terrain normal, j'ai rencontré ce couple charmant : un Américain et une Burkinabaise en vadrouille en scooter. Ils étaient épatés de me trouver là. A vrai dire, à ce moment là, j'aurai bien troqué Takaya contre n'importe quoi à moteur.


Regardez pourtant comme j'ai l'air en pleine forme.



Un petit aperçu du dénivelé




Heureusement, on oublie vite les moments difficiles comme ceux-ci. Le paysage valait le détour.



Et Takaya est chez le docteur. Je vais le chercher de ce pas. Rien de bien grave, je crois...
Et moi, je me la coule douce dans cette guest-house confortable, où je peux tenir à jour le blog. Entre autres...


Coucou Marila
Le jour se lève vers 6H00 (peut-être même un peu plus tôt), je crois. A vrai dire, je ne me réveille qu'une heure plus tard : à peu près tous les jours, j'émerge autour de 7H00 (si, si, ce n'est pas un mensonge) pour me lever vers 7H30. Les journées où je pédale, je pars entre 8H et 8H30.
Le décalage avec la France est de 5 heures. Quand il est midi chez toi, il est 17H00 pour moi. A partir de 17H-17H30, le soleil décline sérieusement.


Il était 17H30 quand j'ai pris la photo.

Je n'ai pas encore assisté à des couchers de soleil intéressants. Ces derniers jours, la pluie s'est calmée. Autrement, c'est souvent en fin d'après-midi que les averses se déclenchent. A 18H00, il fait nuit. Mes soirées sont courtes. Je mange vers 18H30 (en pensant souvent à Céline). Ici, cela n'a rien de complètement anormal. Les personnes mangent souvent à l'extérieur (leur logement est petit, le plus souvent), et je ne suis pas seule à manger à cette heure-ci.
A 20H00, j'ai l'impression qu'il est 23H. Je vais donc dormir très tôt. Mes excentricités nocturnes sont limitées.

Bizarre, bizarre : voilà le genre d'activités étranges auxquels je me livre parfois le soir.
Ou encore :

C'est grave docteur ! Quoi donc : de se photographier ou d'être ainsi bigarée. je ne sais pas je ne pense pas que mon cas soit encore désepéré. On verra ce que l'avenir me réserve.
Au fait Takaya est remis d'aplomb. Il avait effectivement un problème de cable de dérailleur (j'ai cru comprendre). La personne qui l'a réparé m'a semblé très compétente (dans tous les cas plus que moi). Je l'ai essayé, il est en pleine forme, et les vitesses passent toutes facilement (génial, non. Vous allez pouvoir dormir tranquillement).
Jusqu'à présent, j'ai toujours logé dans des guest-house ou petits hôtels (excepté à Bangkok où j'étais hébergée dans une famille). C'est tellement pas cher (environ 5 euros par nuit) que c'est la solution la plus simple (douche et couchage assurés). Je procède par étapes (au Laos, la situation sera peut-être différente). Dormir dehors, je n'y pense même pas. Toute seule, je ne serai pas rassurée. Vu le nombre de serpents que je croise, j'aurai trop peur. J'ai failli tomber à vélo, en croisant, dans une descente redoutable un serpent tout vert (il n'était pas gros, mais je ne suis pas persuadée qu'il soit très sympathique (ça n'était pas le premier, mais celui-ci m'a vraiment surprise).

Je vous parlerai plus tard de Chiang Rai, que j'ai visitée aujourd'hui. Quelques temples,



Et un p'tit Bouddha par çi


et, surtout, ses marchés : de jour et de nuit. Je pourrais y passer des heures.


Une dernière pour la route



Demain, je prends un bus (eh oui, il ne faut pas perdre la main avec les moyens de locomotion locaux) pour aller à la frontière birmane. Je suis au coeur de la région appelée le Triangle d'Or, fameuse pour son commerce d'opium.

8 commentaires:

  1. hello Fifine!
    Merci de tes magnifiques photos qui nous font rêver!..Etienne souhaite que tu reviennes avec un petit éléphant pour pouvoir monter dessus.
    Dans le genre balade exotique et pleine d'aventure,nous étions ce matin avec Mel à Ikéa whaaouh..t'as vu,nous aussi on s'éclate comme des fous!
    Gros bisous de nous tous,on pense à toi.

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  2. salut,Delfine
    je te souhaite bon courage;car ça n'a pas l'air facile toute ces montées:mais c'est pas parce que tu te décourages que tu doit donner un drole de nom a ton vélo(TAKAYA;pourquoi pas:YOUPITRALALA!!!)

    Ton petit cousin qui
    aime bien ton BLOG!

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  3. Hello Delphine !
    Ton blog est vraiment génial. On a vraiment l'impression d'être avec toi. Profite-bien des super guest houses entre 2 montées (ou descentes) car ça a l'air vraiment "chaud".
    Et bon passage de frontière !
    Bises
    Valérie F.

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  4. Coucou Delphine,
    Vas-y mollo avec l'opium, ça risque de nuire à tes performances à vélo (il y a encore quelques milliers de km qui t'attendent).

    Bises
    Christine

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  5. Salut Fifine,

    Comment s'est déroulé ton premier passage de frontière, du côté de Mae Sai ? J'imagine que les douaniers n'ont pas trop l'habitude de faire passer ce type de convoi, alors j'ai hâte de savoir s'ils ont plutôt été amusés, pointilleux, très pointilleux, cool relax, chiants ?

    Bonne continuation à toi, et souviens-toi en toute circonstance que le Laos, c'est le pays où l'on écoute pousser le riz ....

    Bises, bonne route

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  6. Salut !
    BRAVO pour ton blog!!! je suis tes trajets avec ma p'tite carte à mes côtés, et je révise (... je devrai dire j'apprends... ) ma geographie :)
    Bon courage pour les 2 ou 3 petites montées qui te restent ;)
    A bientôt
    Bises
    Xavier

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  7. Evelyne, Martine,Sophie and Co30 octobre 2010 à 17:35

    Ou es tu?? Il y a un moment que nous essayons de voir s'il y a du nouveau sur le blog!! RIEN depuis lundi. Es tu arrivée eu LAOS? Raison pour laquelle tu as peut-être des difficultés à te connecter? BISOU SBISOUS de toute la famille

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  8. Oh une photo de pieds !!!!

    (Galathée)

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Invitation eau voyage

Depuis que l'idée a germé, un temps certain s'est écoulé. Eh oui, déjà deux ans que le projet de départ ne me quitte pas. Enfin presque. Certes, il a pris le temps de revêtir toutes les formes possibles et imaginables. Pourtant, quand il a émergé de mon esprit embrouillé, je me suis imaginé que c'était l'idée du siècle. Que personne auparavant n'avait pu concevoir quelque chose d'approchant. Modeste que je suis…
Dès que je me suis penché sur la question pour préciser l'étincelle de départ, je me suis rendu compte qu'à peu près tout avait déjà été envisagé et accompli, le plus souvent, superbement. Alors, retour au point zéro? Point du tout.
L'objectif n'est pas de concevoir l'exploit, mais de mettre en place un voyage sur le long cours qui remplissait plusieurs fonctions. Dans ce tohu-bohu d'envies multiples, l'idée prévalait d'en restituer du contenu. Voyageant seule, ma façon de partager est d'associer les autres.
L'envie n'est pas seulement de voyager. Même si le voyage m'attire irrésistiblement, je désire le vivre différemment, et donc le construire aussi autrement. C'est ce que je m'efforce de réaliser depuis… quelque temps.